de la borne 305 à la 309

Mercredi 30 oct 2013 . Les palombes sont en retard, pour éviter l’ire des chasseurs qui trépignent le doigt sur la gachette nous dormons à Accous .
Notre DDP avait bien calculé son coup : on monterait au col des moines (les vautours « moines ») pour voir la borne 309, et on redescendrait au col du Somport en suivant les crêtes. Donc une seule montée et on pourrait voir les bornes 308, 307, 306 en descendant. Bougrement astucieux le guide ...sauf qu'il a neigé durant le nuit. Pas beaucoup - beaucoup mais suffisamment pour nous faire hésiter sur la pertinence du trajet.

Départ d'Astun, montée de plus en plus délicate. Certains passages sont gelés, on enregistre quelques glissades bruyantes mais sans gravité. Arrivée au lac « ibon del Escalar ». Magnifique. On grimpe en suivant les traces fraîches des isards mais la chorégraphie est sensiblement différente : nous avons opté pour une gestuelle moins contrôlée qui est sensée apporter aux spectateurs une sensation de difficulté, une compassion philanthropique. Création trop contemporaine ? Personne ne bisse !

La sortie sur le col est spectaculaire. Le souffle coupé par la vue et le vent très froid.
Le pic du midi d’Ossau fier, majestueux, olympien.

Photo de la 309 et vite redescendre de quelques mètres pour éviter de geler et pour organiser un conseil de guerre.

Auditions des « pour » , exposé des « contre » la décision du jury est de redescendre par le même chemin plutôt que de se lancer sur les crêtes. La trouille quoi !
Retour au col du Somport bornes 305 et 305 bis (beurk !), 306, 307 faciles. Ensuite grimpette très sérieuse , raide -raide pour le pic d'Arnousse. Un peu de neige, puis de plus en plus de neige.

Ce n'est pas un vrai chemin, quelques cairns au début, ensuite au pif, à la boussole et au GPS qui nous envoie droit dans un mur de poudingue. La borne devrait être là, juste au dessus. On tente l'escalade par la droite, par la gauche...le rocher est froid, friable, pas fiable. Impossible de monter plus haut, plus de chemin ...les filles nous hèlent d'en bas, elles ont froid, la pétoche s'insinue, le vent forcit, la lumière décline, la fatigue s'accumule (1000 m au total), le brouillard qui descend nous sert finalement de prétexte et nous décidons d'abandonner les recherches ; mais seulement pour calmer l'épouvante de nos accompagnatrices parce que si ça ne tenait qu'à nous, nous aurions trouvé des restes de courage pour....Bref !
Conclusion : On descend dans les traces de la montée donc raide-raide avec en plus le poids d’un nouvel échec. Encore une borne de ratée ! Il va falloir revenir uniquement pour la 308. On ne peut pas continuer comme ça. On doit mieux préparer nos expéditions ; envisager des alternatives selon la météo ; prévoir …

Dimanche 1er juin 2014 . tentative en solo en partant de la piste au dessus de Astun; Il y a beaucoup de névés qui obligent à faire des détours et qui éloignent de plus en plus de la direction prévue. Je redescend et reprend le tracé direct indiqué par le GPS. Plusieurs plaques de neige à traverser. C’est raide, et je me heurte à un big névé très large, très, très pentu (XXL). Lulu m’a demandé de faire gaffe, j’obéis ( une excuse pour éviter d’avouer ma trouille). Je renonce à 300m de la borne 308 !!!!


Les bornes 296 et 308 seront pendant longtemps nos mauvais souvenirs. Nous décidons de les ignorer durant quelque temps.
Un conseil : faire ce qui était prévu : descendre du col des Moines par les crêtes jusqu'au pic d'Arnousse ; mais pour ça il faut une belle journée sans neige .


Borne 308

Mercredi 23 juillet 2014 . Départ de Astun à 8h. On connaît le chemin. Plus de névés ; les crampons sont un poids superflu.
La borne 308 n’est pas avant ou après le pic ( controverse bruyante entre Gégé et Véro) mais au sommet de l’Arnousse qu’on ne peut atteindre que par la face est. Argument supplémentaire pour faire le parcours depuis le col des Moines.
Notre GPS ne nous avait pas trompés : nous étions bien à l’aplomb de la borne mais à 60 – 80m en dessous !

Les izards sont curieux de savoir qui vient les déranger.
Les fleurs sont sorties par milliers. Véro n’est pas là aujourd’hui pour les nommer.
Digitalis purpurea, iris c’est facile mais les autres ?

Un conseil : faire ce qui était prévu : descendre du col des Moines par les crêtes jusqu'au pic d'Arnousse ; mais pour ça il faut une belle journée sans neige