On tourne autour (maintenant on est rodé : chacun pour soi, en cercles concentriques, et concentrés. On croirait assister à une reprise du Cadre Noir)...et toujours rien. Nous décidons d'un commun accord qu'il n'y en a pas d'autre ! ou alors elle est cachée dans le cône de déjection au pied de la falaise.
Ensuite nous prenons le chemin qui nous mène sur la vire. On reconnaît les 2 abris sous roche que nous avions parcourus lors du GR 11; Ensuite ça se complique de plus en plus : la neige efface le chemin qui disparaît ! Il faut inventer la descente vertigineuse. Ça pourrait encore aller mais on arrive au premier pierrier .
Les pierriers. Ils sont tous différents : plus ou moins pentus, formés de pierres plus ou moins grosses, plus ou moins moussues, plus ou moins glacées etc... Ils sont tous désagréables et vicieux. Aujourd'hui c'est le pire des p... de m... de s.... de foutus pierriers que nous ayons jamais rencontrés. ( Comment avions nous fait avec des sacs de 15 kg ?)

Le pied droit finit par trouver son point d'équilibre, mais quand le gauche décolle le poids se déplace, l'équilibre est rompu, les bras battent l'air en vain, instinctivement on abaisse le centre de gravité et on finit en glissade sur le cul. On rigole de plus en plus jaune, à la dixième chute on a les yeux qui pourraient pleurer : On mime des immigrés clandestins chinois en perdition au Pas d'Aspe ! C'est pas fréquent on va se faire repérer.

La difficulté dans un pierrier c'est de le traverser. On peut rester assis à réfléchir sans bouger c'est facile . Monter tout droit n'est pas très compliqué ; on monte. Descendre tout droit n'est pas trop périlleux ; on descend. On voit bien en passant une espèce de sorte de début de sente qui devrait arriver à la croix 296 mais les fesses sont douloureuses, les genoux grincent, les allusions aussi (grincent), les moraux n'ont plus le moral, les bornes un sujet épineux, épi tabou, épi aussi scabreux. Le GR 11 nous tend les bras ? on le prend. C'est l'hôpital, le havre, le refuge, la sécurité …
l'échec une fois de plus.
On fait comme si ..et on continue.
Croix 295. Le GPS nous dit qu'elle est là. En tournant autour de ce rocher on tourne autour de la borne. Donc elle est Là ! On voit rien, on arrache la mousse, toujours rien, on cherche à coté : Queue dalle ! On finit par en conclure que notre GPS en qui nous avions une confiance absolue, une croyance mystique, est un leurre, un piège à c..

Nous ne le consulterons plus désormais qu'avec circonspection et même défiance.
Nous allions partir fourbus, crottés, malades et lors d'une dernière inspection rapide pour en avoir le cœur net …......la voilà sur la falaise à 80- 100m de l'endroit indiqué par le GPS !
-- "Mais c’est bien sûr ! "
-- "… Euh  ? ?"
--"Voilà pourquoi nous avons raté la 308 hier. Ce GPS était en mode attrape c.….."

La 294 un peu plus loin dans le bois ..à l'endroit exact pointé par le GPS. Il se fout de nous !
La 293 solennelle sur son petit monticule, pas même besoin du GPS.

On en a plein les bottes et on décide de descendre par le vallon d'Aspe. Tout dret. Pas de chemin, aucune trace, une pente qui semble n'avoir jamais été visitée. Une piste enfin mais très vieille, oubliée. Heureusement elle descend. On hésite, droite ? Gauche ? On finit par arriver au parking de Sansanet. Mauvaise journée. La conclusion est toujours en suspens et sujette à de nombreuses discussions. Que fallait il faire ? Où est passé le GR11 ? Nous étions passés sur la vire et les abris sous roche, mais après ? Plus aucun souvenir de ces foutus pierriers. Ils sont pourtant inoubliables. Nous avons du rater un embranchement …. Dimanche 1er juin 2013. Je vais la faire cette p…de borne et plus malin que tout le monde en passant par leparking de Sansanet et en suivant le gave. Bizarre il n’y a aucun panneau indicatif vers le Pas d’Aspe alors qu’il y en a dans toutes les autres directions… et pour cause ! Le chemin disparaît, il reste quelques cairns, les berges se resserrent et le passage est fermé par une cascade. Cul de sac. Pris au piège de ma niaiserie ou plutôt stupidité.( Comme excuse je « sentais » le gros névé derrière qui m'aurait empéché de continuer) Je promets de réfléchir à l’avenir, juré, craché… ter repetita ! Un conseil : depuis la borne 297 redescendre au col de Caussiat prendre le « nouveau » GR11. Le quitter à la fin pour monter à la 296, et retour pour traverser le gave d’Aspe.

Un conseil :à ne pas faire par mauvais temps ni en solo! et bien sûr aller de la 297 à la 293 dans ce sens et en une seule rando.

1 Juillet 2015. Sur le site de "Robert aux bornes" Darrieumerlou montre une gravure qui pourrait être celle de la borne 297 avec 3 points d'interrogation. Elle serait sur la falaise en face de la laide autour de laquelle nous avions tourné. J'ai monté et descendu toute la base de la falaise ...et je n'ai rien trouvé...de lisible.