Mystère AUX « EROTICS rocks »

Décembre 2007

La première chose que l’on remarque c’est l’aspect de la falaise : on dirait une tranche de nougat contenant des noisettes.

Jusqu’à maintenant on ne rencontrait que des rochers plus ou moins »gruyère »

(Totalement ignare en géologie j’utiliserai les mots de mon vocabulaire : trous, boules, sphères etc.. là ou`un spécialiste dirait « rognon » etc…je vous fait part de mes réflexions au jour le jour)

 ce sont des sphères de grés incluses dans la masse du rocher lui-même en grés. Elles sont de taille très variables de 5-6cm à 40-60cm de diamètre ou plus. La plus part parfaitement sphériques, certaines oblongues, et d’autres imbriquées les unes dans les autres. A coté, des concavités demi-sphériques qui prouvent l’emplacement de boules antérieures.

Au sol l’érosion est plus évidente. Parfois c’est le rocher périphérique qui a disparu, il reste la « boule » accrochée par un pédicule. Parfois la boule a été évacuée, il reste le trou.

C’est donc une différence de densité entre la sphère et le rocher qui l’enveloppe qui explique la coexistence de trous et

De boules. ¨

Pour rester dans une explication mécanique :

on pourrait imaginer une purée assez liquide contenant des grumeaux ; que cette purée soit en permanence agitée (vagues, courants, marées..), que les grumeaux prendraient progressivement une forme sphérique par adjonction de couches successives et que le tout finisse par se solidifier (diagenese);Mais on verra que ça ne suffit pas pour expliquer les autres symptômes et que la structure interne n'est pas lamellaire mais homogène.

 

Avec un peu d’imagination on peut y voir des champignons, des tortues, des otaries, (Remarque : quand les boules sont imbriquées les unes dans les autres on constate que cette agglutination s’est faite de façon « douce », « molle » sans traumatisme.) r

Une poitrine de femme qui aurait été sculptée en négatif par Pablo Gargallo, des verges…d’où le nom éponyme que nous avons donné à cet endroit.  

Mais l’observation attentive révèle des signes plus sérieux et plus intéressants

-        On imagine un sillon d’élimination comme s’il existait une  enveloppe de densité encore plus faible qui faciliterait l’extraction de la sphère.  .

-        Voici une photo d’un trou sur une paroi verticale qui contient encore « sa » boule  presque libre de toute attache et qui n’est pas encore sortie parce que la concavité est « outrepassée » comme on dit en architecture.

-        Encore plus troublant c’est la présence sur le pole supérieur, d’un « orifice » ; dans 50°/°des cas par endroits. Parfois, il faudrait préciser, (20-30 °/° ?) on observe 2 ou 3 orifices.

 

 

 

La répétition de ce signe élimine statistiquement toute possibilité d’artefact. Mais certaines boules en sont totalement dépourvues. Etant aléatoire on pourrait en conclure qu’il n’est pas constitutif de la « chose ». A moins qu’il se trouve sur la partie encore adhérente ou qu’il ait été comblé en cours de calcification ?

-       

-        Un « orifice » oui parce que sur une section passant environ par le milieu on retrouve  le conduit  qui communique avec l’extérieur comme le prouve la photo ci-dessus. Jusqu’où va ce conduit ? difficile de répondre tant qu’on n’aura pas trouvé une sphère entière. (Etant donné leur forme elles sont rapidement emportées par les vagues. Quelques unes  trop grosses restent coincées dans des failles, mais impossible de les manipuler tout seul.) Peut être que le conduit traverse la boule de part en part .Cette hypothèse est peu vraisemblable étant donnés les axes des cavités que l’on peut imaginer rectilignes,(?) on devrait, au moins sur quelques exemplaires trouver l’orifice de sortie.

-        Le plus énigmatique  encore c’est la présence au milieu de l’orifice d’un « spicule » ! Une pointe calcifiée au centre de l’orifice… et qui se poursuit tout le long du conduit sous forme d'un "cordon"

comme on le voit sur la photo précédente.


-        Et c’est là le Mystère ! Dans quel chapitre est-on ? Géologie ? Paléontologie ? J’ai retrouvé des formations sphériques en Australie : moeraki boulders, en Amerique on parle de « septarian concretions »             mais on ne cite jamais ces orifices et ces spicules. On serait en face de 2 phénomènes différents qui se sont succédés dans le temps

-        La formation géologique de sphères

-        L’apparition du trou et du « cordon » central…..

Mais comment peut on imaginer que ces 2 formations relèvent seulement de la géologie ?

-        -

-        Ma toute petite théorie (pour l’instant) :

-        Il y aurait au départ formation de sphères de grés par un mécanisme géologique que j’ignore

-        Dans un deuxième temps il y a colonisation de ces boules par un organisme vivant. La cavité serait son « terrier » et le «  cordon » que l’on retrouve au centre, non adhèrent aux parois, serait le fossile ??

-        Le « spicule » en serait l’extrémité céphalique. Un organisme perforant, annélide ?

-        On imagine que la cavité est borgne …. sur une coupe on devrait retrouver cette architecture

 

 

-        -je viens de me relire..je suis en territoire miné !  Non pas l’hôpital psychiatrique  Por favor Noooooon ! .je promets de me taire .F I N I . Stop !!(pour aujourd'hui)

-         

-         Lundi 7/01 je suis allé extraire une boule. L'extrémitésupérieure a été coupée mais on voit la cavité et une coupe du cordon central.Travail assez facile quand j’ai compris qu’il y avait un « pédicule » qu’il fallait casser. En fait j’obtiens plutôt une « chaussette ». Deux coupes en dessus et en dessous du pédicule montrent une forme ovale qui pourrait être une section du « cordon ». Mais ce cordon n’est pas libre dans la cavité comme je l’espérais. Le processus de fossilisation a pu tout colmater

 

Vendredi 11/01 Je rentre du Jaizkibel juste avant la tempête.

J’ai dégagé complètement le pédicule. La "chaussette" semble quand même bien petite pour l’espace qu’elle occupe. On pourrait envisager qu’un nouvel organisme est venu se greffer dans l’espace laissé par une boule déjà expulsée.

En coupe on aurait ceci :

Surtout je ramène une sphère idéale : facile à détacher, ne présentant aucun trou visible..(C’est important) et transportable ! Mon petit sac à dos a gémi par toutes ses coutures.17 kg sur 450m de dénivelé. 

 

Dimanche 13

 J’ai nettoyé la boule. Elle est parfaitement sphérique sauf sur la zone qui était en contact avec le rocher. Là il y a une surface triangulaire  qui pourrait avoir été cassée. Je n’ai malheureusement pas pensé à explorer le fond de la cavité ; il existe peut être encore un pédicule. Je dois aller voir. Si c’est le cas pour toutes les boules on doit être devant un polype (cnidaire ? j’ose …avec les notions que je viens de trouver sur Internet)

Lundi 14

J’ai fait tailler la 2e boule par un marbrier (trop grande pour moi). On retrouve une image ovale semblable à la précédente, mais moins nette. Un peu verdâtre quand elle est humide

Mardi 15

Entracte. En pianotant sur Internet je m’interroge sur les « spongiaires », les « sclerosponges »..et ça me rappelle cette photo que j’avais prise à coté de la « galerie de peinture ».

J’y retourne pour prendre une vue plus rapprochée. Il faut un peu escalader.

Ceci est peut être un fossile d’éponge ; il y en d’autres derrière mais plus érodées. Elles côtoient les sphères, véritables boules de pétanque…qui sont trouées. Est-t-il possible de faire un rapprochement et d’envisager que ces 2 formes font partie de la même famille ??  Je trouve sur Internet (les cnidaires) cette description :

«.. ressemblent à une sorte de sac fermé par un orifice à la fois bouche et anus, ils peuvent prendre 2 formes

·       les méduses….

·       Les cnidaires de forme polype ont la bouche et les tentacules orientées vers le haut et sont fixés à leur support. »

Mais peut on parler de « polype » si le corps de l’animal n’est pas accroché directement au rocher ? Car dans le pédicule il n’y a aucune trace du cordon.

 

 

Voila ! Voila ! Voila !

Je rêve d’une sorte de polype, voisin des méduses dont la mesoglée aurait été assez gélatineuse pour garder sa forme lors de la fossilisation;ou qu'ils possédaient une enveloppe suffisamment résistante. Ça expliquerait la séméiologie :

·       La forme sphérique due à l’enveloppe

·       La cavité centrale serait l’appareil digestif (pas obligatoire qu’il soit rectiligne)

·       L’aspect «  mollasse » des sphères imbriquées, leur plasticité.

·       Le spicule porterait des tentacules ou flagelles, ce serait plus joli et même on pourrait dire qu’elles seraient urticantes.

 Maintenant il reste à les peindre. Je vois bien du rose fluo et puis quelques taches violettes. Les tentacules striées jaune et vert. Très chou quoi !

 

J'attends impatiemment vos avis géologiques, paléontologiques et même psychiatriques sur

michel.molia@free.fr

J'ai envoyé un mail avec des photos et des descriptions très rigoureuses sans délires ni suppositions abracadabrantes au Museum d'Histoire Naturelle il y a bientôt sept mois .....sans obtenir la moindre explication.

Juin 22/6

j'ai déliré complètement sur les spongiaires..cette forme doit résulter de la "tafonisation" d'une sphère identique à celles qui sont autour. J'ai des photos d'érosion à des stades plus et moins avancée. Toutes ces "boules" seraient donc de même origine que celles qui se trouvent à environ 1 km à vol d'oiseau. Il faut les rapprocher des images rondes que l'on voit dans la" galerie de peintures" (cf traversée) et qui sont des coupes de sphères.

Toujours aucune réponse du Museum ni de la fac de Lille ,Bordeaux...ni d'Espagne à qui j'ai écrit et demandé des RV sans succés (société scientifique Aranzadi)

Juillet 2/7

je viens de trouver sur le site inra@orange.fr des descriptions de sphères en grès un peu partout sur terre, mais aucune présentant orifice et spicule. Mais surtout elle (c'est une dame) me donne le mail perso d'un géologue à St Sebastien.

9/7

enfin un contact intéressant!! Carlos Galan de la société scientifique Aranzadi à St Sebastien a accepté de me recevoir. Très étonné par les photos il veut venir voir in situ ces fameuses sphères. Il pense aussi qu'il faudrait écrire un article en se contentant de décrire la symptomatologie sans théorie étiologique ...et de voir les réactions, s'il y en a.

Je suis étonné de la présence des trous exactement au pole supérieur dans la majorité des boules. Cela me semble un argument supplémentaire pour penser que ces fossiles (il faut finir par s'habituer à ce mot) possédaient un pédicule qui les aurait maintenu dans la position générique de vie ., Les aréole des seins (imaginaires) que j'ai montré plus haut seraient des sections de pédicules.

30/7

ça fait donc plus d'un an que j'essaie de résoudre ce mystere....et je pense y être arrivé grâce à Carlos Galan. La solution sera dans peu de temps sur www.aranzadi-sciences.org

---chapitre espeologia

--------articulos

Je vous laisse la decouvrir..en espagnol.

Il restera quelques détails encore obscurs: l'enveloppe, la plasticité, les autres formes sphérique dans les courants de turbidité etc...

31/7

nouvelle et dernière moisson ce matin.

Je rapporte 2 nouvelles boules qu'il va falloir débiter et surtout une photo du spicule et de la partie initiale du cordon. Je vais utiliser une brosse pour voir s'il existe une articulation quelconque entre ces deux éléments.

On aurait donc un diagnostic :paramoudras dus à des pogonophores ou des polychetes.

Il reste de nombreuses questions en suspens

--toutes ces formations semblent de la même famille mais de la même espece?

Je vois des différences entre les sphère, les formes cylindriques et oblongues. Ces dernières en petit nombre, paraissent avoir colonisé un espace qui préexistait et résultait de la chute d'une boule. Elles présenteraient un pédicule?

--Nous n'avons pas assez insisté sur la plasticité . A une certaine période de leur évolution ces boules étaient molles. On les voit s'adapter les unes aux autres , s'intriquer, se mélanger. On a des photos de plissements exactement comme les plis de la peau contrainte à une flexion . Cet aspect est plus évident sur les plus grosses boules. S'il semble logique de dire que ce sont les plus vielles.. cette "molesse" s'accentuerait avec l'âge ? ce signe est il compatible avec notre diagnostic?

--Si on admet l'existence d'une enveloppe (pour moi une évidence) il faut croire qu'elle s'est adaptée à la croissance des sphère. Dans le cas contraire je crois qu'on trouverait des strates concentriques dans l'épaisseur de la boule. Et si cette enveloppe est élastique peut être est- elle "vivante" et fait partie du fossile??(je n'ai pas peur de me mouiller, je ne fais pas partie de la profession et je ne parle qu'en mon nom)

-- il n'y a pas de moule pour le spicule ; seulement pour le cordon. Il semble qu'il faille donc parler de fossile et non d'ichnofossile.

--Que penser encore des trous qui sont isolés sur la roche encaissante et qui ressemblent beaucoup à ceux que nous avons décrits au sommet des boules? terriers de polichetes sans paramoudras autour? ou orifices placés au dessus des sphères ceux ci ayant été ensevelis par les sédiment alors que le ver était encore vivant? il va falloir piocher , encore des ampoules en perspective.

--Ceci pose la question de savoir où a été édifiée cette boule? à la surface ou à l'intérieur du sédiment.

--Il faudra enfin traduire cette empreinte que l'on voit à l'exterieur du trou et en creux sur la surface. On la retrouve sur plusieurs exemplaires.

Cet article est donc un préliminaire qui pose peut etre plus d'interrogations qu'il n'en résout.Donc à suivre...

michel.molia@free.fr